Que les mαsques tombent.

Berlin, hôtel . Par une journée du mois d`août 2oo7 . J`adore ce mois, puisqu`il fait chaud . J`aime la chaleur, le soleil... Les gens sont souvent de bonnes humeur, l`ambiance est festive . Malheureusement le temps n`est pas de mon avis . Car oui, il pleut . Le ciel est gris, les gens sont couverts comme en hiver, et ça me rend mélancolique à un point inimaginable . Tandis que je pousse un cri de douleur en m`arrachant la bande de cire de ma jambe droite, la sonnerie de mon téléphone portable retentit à travers la pièce, me faisant sursauter . Je soupire, maudissant le mauvais timing, et je me précipite vers mon canapé pour répondre . Je n`ose même pas imaginer de quoi j`ai l`air, en sous vêtement avec de la cire étalée un peu partout sur ma jambe .

DRIING DRINNG!

-Rooo c`est bon j'ai compris! Maugréai-je tout en m`emparant du téléphone . Allo?
-Oui.. Olivia?
-Non c`est Madonna!
-Toujours aussi aimable à ce que je vois...
-....
- Bref, comment te sens tu dans cet hôtel? Tu es bien arrivée?
- Oui, j`adore la pluie, j`adore l`Allemagne! La France ne me manque pas du tout! Je réponds d`un ton sarcastique .
- Oh, ne commence pas à râler... Bon, dans une heure un taxi vient te chercher, je t'invite au restaurant, pour qu`on parle de la raison pour laquelle tu es ici . Sois à l`heure pour une fois .
-Mais heuu..

Mais trop tard, il a déjà raccroché . Je pose le combiné avec colère.

-Ahhhhhhh il m'énerve, il m'énerve!


Je me dirige vers la terrasse en espérant que ce silence apaisant va me calmer . Depuis que je suis arrivée en Allemαgne je suis sur les nerfs . Thomαs, mon patron est celui avec qui j`ai partagé cette "joyeuse" conversαtion téléphonique . Je suis ici à Berlin pour un nouveau travail, et j`avoue que je trépigne d`impαtience, malgré le fait que je n`apprécie pas d`avoir dû quitter ma ville qui est Pαris si subitement et sans de réelles explications . Mes yeux se perdent dans l`infini du ciel gris et je songe avec nostalgie à ma vie passée . Reαlisαnt l`αbsurdité de mes pensées, je me donne une légère claque sur la joue, et et me redresse . J`ai hâte de voir pourquoi Thomas m`a fait venir dans ce pαys qu`est l`Allemagne . Quel rôle va t`il me fαire jouer cette fois ci?

Seul le Destin me le dirα .

____ Treize heures, restαurαnt .

Je me faufile avec peine entre les tables, en essayant de faire vite, cherchant des yeux Thomas . Comme d`habitude je suis en retard, et comme d`habitude il va me réprimander pour cela . Qu`importe . Sous ses airs de durs, en vrai il est adorable et patient . Et de la patience avec moi, il en faut . Je l'aperçois enfin: assit dans une table au coin, il semble perdu dans ses pensées . Je m`approche de lui, hésitante , pour lui signaler ma présence . Ses yeux se posent sur mes chaussures à talon, et il finit par lever la tête vers moi .

-Alors ? Encore en retard! Me lance t`il sur un ton de reproche . Assieds toi...

Ce que je fais . Les minutes passent, et nos repas commandés nous sont servis . Je remercie d`un "Danke" en essayant d`y placer le plus possible mon accent français, histoire de . Mais je ne suis pas venue ici pour goûter la gastronomie de ce foutu pays, mais pour savoir en quoi consiste mon nouveau travail, et ma patience commence à venir à bout . Thomas sait pertinemment que je déteste attendre alors Monsieur prend tout son temps . Je pose brusquement mes couverts sur la table, et penche ma tête vers lui, de façon à croiser son regard .

-Dis moi Toto, (j` aime l'appeler comme ça, il a honte après) tu comptes me dire quand la raison pour laquelle tu m`a fait venir dans ce pays polaire?
- Arrête de m'appeler comme ça Olivia . Il s'essuie avec sa serviette, et me regarde d`un air très sérieux . Je vais y venir .

Tandis que les serveurs nous apportent nos desserts, il jette un coup d`œil à son portable et reprend:
-J`ai décidé de te faire confiance.. Et puis depuis que tu es majeure je t`ai promis de te donner un vrai rôle . Mais il faut que tu comprennes bien que ce n`est pas un jeu, c`est extrêmement important et confidentiel . Tu ne devras dire à PERSONNE que ce que tu représentes est faux, que tu fais tout simplement ton métier, d`accord?

-Oui, je sais... Dis je d`un ton ferme . Je ne prends pas ça à la légère Thomas, tu me connais .

-Certes, tu es encore jeune pour endosser une telle responsabilité, mais je te sais mature malgré tes dix huit ans . Et puis, tu as l`âge idéal, et tu parles l`allemand à la perfection, deux choses essentielles pour ce rôle .

-Anglais, et Espagnol aussi, j`ajoute non sans une certaine fierté à peine dissimulée . Arrête de tourner autour du pot, dis moi en quoi ce rôle consiste...

-D`accord . Il me sourit . J`ai une ancienne connaissance, pas vraiment un ami, mais bon quelqu`un que je connais du métier qui a besoin de mon aide . Il est allemand, et travaille dans le milieu musical...

-Musique? Génial! Je le coupe . Oups, désolée, continue .

-Hum . Attends, ne te fais pas d`illusion ma chère Olivia, ce rôle ne sera pas aisé . Tu vas devoir affronter les médias...
-Ca ne me fait pas peur..
-Les ragots et les rumeurs...
-J`en suis parfaitement capable !
-Les groupies...
-Pareil, je ... Attends... Quoi? Groupies? Hein?

-C`est là où je voulais en venir... Parfois les jeunes filles perdent toute notion avec la réalité quand elles sont jalouses... Et puis, il n`y a pas que les groupies, mais les fans aussi . Parfois prêtent à tout pour voir leurs idoles... Les suivant dans les moindres déplacements... Ce qui signifie ne plus avoir de réelle vie privée...

Je garde le silence, me projetant dans le futur . Poussée par des groupies en chaleur, sous les flash crépitant des journalistes . Un frisson me parcoure le long de l`échine . Thomas toussote nerveusement et je finis par ajouter d`une voix qui se veut ferme:

-Plus de vie privé... Thomas, qu`importe . Je sais pertinemment que ce sera dur une fois plongée dans ce tourbillon infernal, mais il m`en faut plus que ça pour me faire renoncer . C`est la première fois que j`ai un rôle important et si je veux devenir actrice plus tard, ce n`est pas ça qui va m`arrêter...

-Quel discours rempli d`ambition . C`est pour ça que je t`ai engagé Olivia: pour ton courage et ta ténacité . Bravo ...

______________ J`en rougirai presque .

-C`est un garçon je présume? Quoique tu as dit "leurs idoles", donc ils sont plusieurs? Et allemands avec ça? Ça doit être affreux leur musique, dis je, déçue .
-On s`en fou que leur musique soit bien ou pas, ajoute Thomas impatiemment . Bref, cet ami qui m`a appelé pour me demander de l`aide s`appelle David Jost, tu connais?
-Non, pas à ce que je sache . Et c`est quoi le nom du groupe?

Je croise les doigts sous la table: j`ai hâte de savoir la réponse et je redoute à la fois . Paradoxal .

-Tu ne vas pas travailler avec le groupe directement, mais avec le chanteur... Et le nom du groupe c`est... Il cesse de jouer avec le set de table et plonge ses yeux dans les miens: Tokio Hotel, tu connais?

Silence .

-Olivia dis quelque chose s`il te plaît, c`est affreusement embarrassant .
-Attends... Je suis partagée entre exploser de rire et te féliciter pour ta blague, ou te dire que tu aurais voulu trouver pire, tu n`aurais pas pu faire mieux... Tokio Hotel quoi !
-J`en déduis que tu n`aimes pas...
-Quelle perspicacité...
-Aies au moins l`intelligence d`argumenter tes propos jeune fille: pourquoi tu n`aimes pas?

Je pourrais lui sortir une multitude de raisons mais je ne veux pas jouer la petit fille capricieuse . Je me contente donc d`hausser les épaules et de prendre un ton détaché:
-Musique allemande... Les filles hystériques qui crient sans arrêt, et leur musique est naze, même si je connais pas plus que ça .

Thomas écarquille les yeux, heureusement que je me suis retenue d`exprimer ma totale aversion envers ce groupe sinon il aurait eu un infarctus limite . Puis sur le ton de la plaisanterie je demande:
-Mais tu as dit "Chanteur"? C`est pas une nana la fille avec du maquillage et les cheveux en l`air?

Je me trouve parfois très comique . Malheureusement mon cher Patron n`est pas de cet avis .

-OLIVIA arrête! Bill Kaulitz c'est son nom! Tu le retiens maintenant d`accord? Un garçon, qui certes s`habille de manière un peu...extravagante.. Mais c`est la clef de la réussite de ce groupe . Le chanteur et son look .

-Waouh .

-Et il s`avère que David est confronté à un dilemme... Les rumeurs de comme quoi Bill est homosexuel affluent de plus en plus ... Donc même si ça ne l`enchante guerre, Bill doit avoir une copine pour faire démentir les rumeurs...

-La pauvre, dis je ricanant, je compatis pour elle . Puis en voyant l`air exaspéré de Thomas, je me crispe et ajoute entre mes dents: Non Toto, ne me dis pas que c`est ÇA mon rôle!?

-A ton avis?


_________________________________ Outch .

Nous sommes dans l`avion, direction le village natal des jumeaux . Ces deux derniers regardent un DVD, quant à moi je lis . Le trajet passe relativement vite, nous n`échangeons que quelques paroles, rien de plus .
Il est plus de vingt et une heures lorsque je pose mes pieds pour la première fois sur le sol de Magdebourg . Une voiture nous attend plus loin, pour nous déposer à la "maison" . Le trajet est rapide, je regarde le paysage défiler à travers la fenêtre: tout n'est que campagne, champs, fleuve, et ponts... C'est bien différent de Paris, mais ce n'est pas plus mal . Devant la maison, Tom ouvre le portail grâce à un code et se dirige en courant vers l`imposante demeure . J`hésite un instant, et empoigne ma valise pour le rejoindre, quand une main se pose sur mon épaule:

-Laisse tes bagages ici, le chauffeur va s'en occuper...

Je reste statique, sans rien dire, observant les traits fins de son visage . Il hausse les sourcils, et enlève sa main de mon épaule, me faisant signe de le suivre . ________ J`avance le long de l'allée, attentive aux moindres détails, et pénètre dans la maison . Le couloir est immense, un lustre imposant l`éclaire et me laisse découvrir les murs ornés de photos de familles et de tableaux . Je laisse échapper un sifflement d'admiration, tandis que Tom saute sur le dos de Bill:
-Ça fait plaisir de rentrer, hein?
-Ouais !

Je les regarde d'un air abasourdi se chamailler . Moi qui m'attendais à les voir froids et hautains, je me retrouve avec deux gamins !

-Bon j'espère que la femme de ménage a fait les courses, je meurs de faim! Ajoute Tom en se dirigeant vers une pièce qui semble être la cuisine.

Celle-ci est spacieuse et agréable. Effectivement, le frigo et les placards débordent de nourriture. Les jumeaux sont déjà en train de s'empiffrer, moi je me sers un verre de coca après avoir hésité quelques secondes .

-Tu chais, tu fais comme chez toi ichi, hein, me dit Tom la bouche pleine, ce qui me fait rire intérieurement.
-Arrête Tom t'es dégoûtant! S'exclame Bill en lui balançant un emballage vide sur la tête .

Je reste ébahie devant la nouvelle "bagarre" qui s'offre à moi, surprise par leur âge mental, je dois l'avouer . Ils ont l'avantage au moins de mettre à l'aise et de se comporter de façon naturelle . Je sens que ça va être moins pire que je l`imaginais .

*

-Regarde la tête de Lisa!! Bouuuh t'es moche!!

Tom se moque ouvertement du physique peu avantageux de l'actrice principale de la série allemande, Le Destin de Lisa . Nous sommes avachis tous les trois sur le canapé, une part de pizza à la main .

-Comment fait David pour l'embrasser?

J'éclate de rire brusquement, Bill et Tom se tournent vers moi, surpris. Je cesse immédiatement de rire, m'efforçant d`imposer à nouveau une certaine distance entre eux et moi .
- Tu sais Tom, il y a bien des filles qui t'embrassent toi, et je me demande tous les jours comment elles font..

Je me retiens de rire, restant simple spectatrice .

- Attends toi déjà qu'on t'embrasse ce sera bien, réplique Tom avec un sourire goguenard.
- Bon Tom, t'arrête de critiquer mon copain, oui? Je riposte brusquement, un léger sourire aux lèvres .

Un αnge pαsse .

-Hein? Tu viens de dire quoi? Me demande Bill, les sourcils froncés .
-Ta petite amie, le rôle que je suis censée jouer, t`as oublié?
-Aaaaaaaah .
-Vous en avez mit du temps à comprendre...
-Il faut dire que ta blague était pas drôle!
-Parce que les tiennes sont mieux, peut-être?
-Bill ne fait JAMAIS de blague, nuance !
-Ahah !
-Tom ! Ne fraternise pas avec l'ennemi!
-L'ennemi?

Tom éclate de rire, tandis que Bill s'empare d'un coussin, et croise ses bras, la mine boudeuse .

-Pffff, lâche t-il, ce qui me fait rire . David aurait pu au moins me demander mon avis dans cette histoire! J'ai une réputation à tenir moi! Elles vont dire quoi les fans quand elles vont voir ce qui est censé me servir de petite amie? _____________ Je ris d'un seul coup beaucoup moins .

-Mais laisse moi rire ! Tu t'es vu? On dirait que tu t'es mit les doigts dans une prise électrique !
-Ah ah ah... Tu aurais pu trouver mieux, on me l'a déjà sortit des centaines de fois !
-Pfffff... Vas y fais ton malin...

Je me lève d`un seul coup, avant que je ne puisse me retenir davantage de ne pas l`insulter . Tom observe la scène la bouche ouverte, et lance un regard de reproche à Bill, qui hausse les épaules .

*

Mes pieds barbotent dans l'immense piscine, éclairée par de nombreuses lumières tamisées . J`aime écouter ce silence perturbé par le bourdonnement des insectes, et le bruit de l`eau qui s'écoule dans le bassin . Une brise légère soulève mes cheveux, je savoure cet état de bien-être dans lequel je suis . Je repose mon I-pod sur la dalle de pierre, et plonge dans la piscine . Me confondant dans l`eau, noyant tous mes soucis dedans, voguant dans les profondeurs les plus intenses . L`obscurité ne m'effraie pas, au contraire, j'aime nager dans cet inconnu, dans ce liquide transparent, je m`y sens libre . Liberté de mouvement, de pensée, et d'être ce que je suis . Il n'y a plus d'image, il n'y a que moi, seule avec mon propre reflet . Ici, j'ai le loisir d'être seule, et la liberté d'être moi même, tournoyer dans cette eau, provoquer des courants, d`être plus légère qu'une plume .
Je ressors de l`eau, bien plus tard, m`essuyant dans ma serviette, accompagnée par la danse des grillons . J`entends des pas sur les graviers, je me retourne intriguée . __ C`est lui, évidemment . ___ Il ne me dit rien, et s'installe à mes côtés, faisant également tremper ses pieds dans l'eau . Son regard est perdu dans le vide, le mien fixe ses cheveux, à présent lissés . Nous ne parlons pas, les silences en disent tellement parfois .

-Ecoute, dit-il enfin d'une voix cassée . On va devoir passer deux semaines ensemble, autant le faire sans se taper dessus .

Il se retourne vers moi et plonge son regard dans le mien, comme s`il y cherchait des réponses . Une impression qu'il peut lire en moi m'envahit et me rend mal à l'aise, je cille donc, malgré moi .

-Tu as raison, j`admets d'une voix tremblante .

Le reflet de la lune se dessine sur la surface de l`eau, j`admire cela tout en m`allumant une cigarette .
-Tu m'en passes une? J'ai laissé mon paquet dans le salon... Me demande Bill .

Je tire dessus, et lui lance un regard dans le coin:
-Depuis quand tu fumes?
-Depuis longtemps... pourquoi?
-Ce n'est pas ce que tu dis dans les interview...

Il sourit, et souffle un nuage de fumée au dessus de ma tête:
-Il y beaucoup d'absurdité dans la presse... et dans ce que je leur dis... Tout n'est que image...
-C'est vrai... Ce rôle que nous devons jouer en est la preuve...

Il tourne sa tête vers moi, mais ne dit rien .
-Tu sais... pour ça je n'ai pas vraiment eu le choix...

-J`avoue que pour toi ça doit être difficile aussi... Tu n'y peux rien si tu es né comme ça...
-C'est à dire?

Je soupire, cherchant les mots adéquats .
-Dans le sens où c'est dommage que tes fans ne puissent pas t'aimer pour ce que tu es vraiment, et que tu sois obligé de démentir en engageant une actrice pour jouer ta petite-amie...

Il hausse les sourcils, et passe sa langue sur sa lèvre inférieure:
-Elles aiment une image, je te l'ai déjà dit... Mais en même temps, ce n'est pas ma faute si il y a ces rumeurs débiles sur moi, il hausse les épaules . Tom dit que David est bête d'avoir engagé une actrice car je pourrai me chopper qui je veux en soirée, et hop, le tour serait joué . Des milliers de filles révéraient d`être ma petite amie, et bien sur, il faut que monsieur veuille tout contrôler...

Quelle modestie, hum .

Je n'y comprends plus rien .

-Non! Il laisse échapper un ricanement, et jette sa cigarette dans le buisson, un peu plus loin . Qui t'as dit ça?

-Ben, heu, Thomas ! Je m`exclame, ne parvenant pas à me remettre de ma surprise . Mais.. mais pourquoi m'a t-il raconté ça?

-Pour que tu prenne ton rôle à cœur j'imagine... Il y a du David là dessous, si tu veux mon avis... Il ricane à nouveau . Je te l'ai dit, si on t'a engagé, c'est juste pour démentir les fausses rumeurs, et parce que David pensait que ce n'était pas prudent de me faire sortir avec n'importe qui en soirée, et que ça ternirait mon image . Il se relève et me tend la main, que j'accepte, toujours éberluée .

-Arrête de faire cette tête là, me lance t-il d'un ton guilleret . C'est pas grave...
-Mais si! Ça change tout! J'ai l'air d'une idiote !

Il fait mine de réfléchir en posant son doigt sur sa bouche:
-Mmm, écoute, tu as l'air toujours idiote, désolé je ne vois pas de grande différence . Il éclate de rire, tandis que je le frappe sur l'épaule .

Nous rentrons dans la maison, toujours en riant, moi tentant d'esquiver ses chatouilles .
-Quand je pense à David et Thomas j'ai des envies de meurtre !
-Oh, il ne faut pas leur en vouloir... Ils n'y ont vu que le côté pratique...
-Vous vous entendez bien avec David?
-Quand je parle de lui comme ça on dirait pas, mais oui, beaucoup . C'est autant un ami que notre manager, producteur . Si on en est là, c'est grâce à lui, et même s'il a tendance à être trop derrière nous, on n'oubliera jamais tout ce qu'il nous a apporté...

Il ferme le bouchon de la bouteille qu'il vient de terminer, et replace une mèche sur son front .

-Bref, c'était tellement drôle ta tête quand je t'ai annoncé que je n'étais pas homosexuel...
-J'ai rien contre les gays, au contraire...
-Peut-être que je suis bi, qui sait? Dit-il sur le ton de la plaisanterie .
-Je suis sure que oui, parce que normalement personne ne me traite de moche...
-Je rigolais quand j`ai dit ça!

Je lui tire la langue, levant les yeux au ciel .

-Heu quoique non, en fait je le pense toujours...
-Connard !
-Merci, moi aussi je t`αime !

Et il quitte la pièce, toujours en riant . __________ Ainsi je ne suis là que pour démentir des rumeurs...

Merci bien, il n'y a pas de rôle plus facile !

______Lendemαin Matin, Huit Août .



J`ai eu du mal à dormir, ce pourquoi je me suis levée avant midi, chose rare chez moi . Affalée sur la table de la terrasse, je savoure mes céréales tout en feuilletant un magasine people allemand . La sonnerie de la porte résonne dans toute la maison, jusqu`au jardin, me faisant sursauter . Comme Bill et Tom dorment encore, je vais être obligée d`aller ouvrir moi même . Je fais grincer la chaise sur le sol, et me lève, me dirigeant vers la porte d`entrée, passant par le jardin, en prenant bien soin de ne pas écraser les fleurs . J`aperçois une silhouette, qui me tourne le dos . Je m`approche en faisant le plus de bruit possible, pour signaler ma présence . La personne se retourne, et donne vue à un garçon de mon âge, aux cheveux platine, habillé en slim et veste en cuir .

- Salut, dit l'inconnu. Moi c'est Andréαs.

Ebahis par sa beauté et son style qui-est-celui-que-j`adore-bien-qu'un-peu-trop-efféminé je mets quelques secondes à répondre:
-Hey, moi c`est Olivia !

Je mets les mains dans les poches de mon short, mal à l'aise, ne sachant que rajouter . Mais Andréas ne semble nullement gêné, il semble même amusé par la situation :

-Dans tout le village tout le monde dit que les célèbres Kaulitz sont arrivés, je venais vérifier par moi même si c'était vrai ou pas...
-Ah.. _________________ Mais qui est ce?
-Bon, je suppose que les deux boulets dorment encore, je vais m'installer dans le salon...

Il s`éloigne vers la terrasse, me laissant seule sur le palier d`entrée . Je l`observe partir, admirant son allure, quand il se retourne soudainement . Je lui fais un petit sourire, gênée, d`être prise en flagrant délit de "matage" . _____________ Andréas, j`adore ce prénom .


_______ Je le rejoins dans le salon, deux verres de jus d`orange à la main, qu'il accepte avec grand plaisir . Allongé sur le canapé, il se pousse pour me faire de la place à côté de lui . Un sourire apparaît sur son visage et il se retourne vers moi pour engager la conversation:

-Alors t'es une fan, copine de Tom je suppose?

Je mets quelques secondes à assimiler ce qu'il vient de me dire, et je m`empresse de clarifier la situation:

-Fan? Copine de Tom? Tu es fou? Non, non, rien de tout cela! Heureusement pour moi d'ailleurs!

Il hausse les sourcils, surpris visiblement par ma réaction, mais ne cesse toujours pas de sourire avec ce côté sur de lui . ___________« Sexy Sexy . »

-Ah désolé alors, poursuit-il amusé. C'est qu'avec Tom j'ai pris l'habitude de voir défiler les conquêtes et sinon le groupe n'approche jamais d'autres personnes de notre âge, ils sont genre, "over sécurisés" .

Je ris par son expression:

-Non, je suis juste la fille d'un ami à David en fait, je mens avec aisance .
-Oh, je comprends mieux alors.. Tu restes ici pour combien de temps?
-Fin Août, tout dépend de Thomas, l`ami de David...
-En tout cas ça me rassure que tu n'aimes pas le groupe, me confie-t-il, parce que je suis de nature assez méfiante, les gens profitent trop de leur succès si tu veux mon avis.

Sa phrase provoque une ascension dans mon estime, il dit la vérité et ça ne doit pas être évident d'être une célébrité, on ne sait jamais quand il fait faire confiance ou non, et à force d'être méfiant on peut passer à côté de quelque chose.

-Je comprends, je soupire . Mais ça va te paraître stupide... mais tu es qui pour eux? Je lui demande maladroitement .

-J`attendais que tu me poses la question... Il me sourit et passe sa main dans ses longs cheveux . En fait je suis leur meilleur ami, et je les connais depuis leur tendre enfance... Rit-il . Mais bon, je ne les vois plus aussi souvent qu'avant, ajoute t-il sombrement .

Je pose mon bras sur sa jambe d'un geste qui se veut compatissant, et avale une gorgée de mon verre:
-C'est le revers du succès, je répond d'une voix plate .

_____________________________________________________ Je ne croyais pas si bien dire .

-Oui.. Bref, parlons de choses plus joyeuses veux tu? S`exclame t-il en s'agitant sur le canapé .
-Oui tu as raison..

Il se retourne vers moi et me lance un sourire éclatant en me prenant la main:
-Ce soir un ami fait une fête vers ici, il faut AB-SO-LU-MENT que vous veniez Tom, Bill, et toi!

Je suis amusée par son enthousiasme, qui est d'ailleurs communicatif:

-Moi ça me dit, j'adore faire la fête! Je réponds avec entrain, en tapant dans mes mains .
-Oh oh, un point commun alors ..

Nous nous échangeons un regard complice, quand nous entendons des bruits de pas . Je me retourne: Bill apparaît en jogging qui lui sert de pyjama, les cheveux en bataille, et les yeux bouffis:

-Oh Andréas t'es là, super! Dit-il en baillant et en s'approchant vers nous . Je me disais bien que j'avais entendu sonner...

Mal à l'aise à cause de la discussion que j'ai eu la veille avec lui, je me lève brusquement, et remonte à l'étage, n'oubliant pas toutefois de dire au revoir à Andréαs, ponctué d'un clin d'œil .

____Le soir, à lα Fête .

Durant tout le trajet qui se fait à pied, Bill et moi nous sommes ignorés, Tom nous regardait d'un air méfiant . Malgré ce léger froid, j`étais d'humeur joyeuse, sentant l'adrénaline si commune aux soirs des fêtes couler dans mes veines .
Après avoir sonné, nous entrons dans la maison, accueillis par une personne que je ne connais pas . Je suis légèrement mal à l'aise car Bill et Tom n'ont pas l'aisance d'esprit de me présenter aux personnes à qui ils disent bonjour . Ainsi me voila seule à l`entrée, sentant de nombreux regards braqués sur moi . Je les ignore, et m`aventure dans la foule, cherchant un visage familier . J'aperçois avec soulagement vers ma droite le petit blond du groupe là.. comment il s'appelle déjà? Il est assis sur un canapé en train de boire, je vais le rejoindre d'un pas hésitant:

-Salut Guillaume, ça va?

- Heu.. c'est Gustav mon prénom, répond t'il avec des yeux ronds. C'est la première fois qu'on ne sait pas comment je m'appelle c'est marrant.

Heureusement pour moi, il ne semble pas vexé et le prend au contraire avec amusement, ce qui me rassure . Nous discutons un moment de faits et d'autres, et ma sympathie pour lui s'accroît de plus en plus . La fête bat son plein, j'évite de boire, je n'ai pas envie de finir comme hier soir. Je finis par laisser Gustav, pour me risquer vers la piste de danse. Je distingue Tom qui embrasse une fille blonde, et la tient très près du corps . En voila un qui profite... Je sens une main se poser sur mon bras, je me retourne, curieuse . A ma grande joie, Andréas se trouve face à moi, encore plus irrésistible que cet après-midi .

-Salut, me murmure t-il dans l`oreille . Tu vas bien?
-Oui... heureusement que tu es là, je me sentais seule...

Il esquisse un sourire dans le coin en guise de réponse, et me regarde intensément . Il saisit ma main dans la sienne, et me guide vers le bar .
-Je te sers à boire?
-Quelque chose de non alcoolisé alors, j'ai assez bu comme ça ces derniers jours..
-A votre guise . Il me fait un clin d`œil, et me tend quelques secondes après un verre, décoré d`une rondelle de citron:
-Cocktail vitaminé, me confie t-il dans l`oreille .

Je le connais peu, pas du tout même . Mais mes sens sont en appel, je suis inévitablement attirée par lui, et j'ai envie de faire comme Tom, en profiter, me laisser aller . M`amuser . Vivre, en somme .
Je le regarde intensément , et je m'approche encore plus de lui en passant mon bras autour de sa nuque. Il prend ma main, me caresse le bras droit, et me fait un bisous dans le cou:
-Mmm, tu sens bon .

Je me mords les lèvres, ravie, et me tourne, de façon à être face à lui .
-Bois ton verre et rejoins moi sur la piste de danse, lui dis-je en le regardant droit dans les yeux, d'un air taquin .

Je suis surprise d'entendre Hung Up de Madonna, cette chanson date un peu mais me donne la pêche! Je danse, mon corps de confondant au reste de la foule, vivant pleinement l`instant présent, m'imprégnant du rythme de la musique . Au bout de quelques minutes, Andréas me rejoint, et pose ses mains sur mes hanches, dansant avec moi . Il passe ses mains le long de mon dos.. embrasse mon cou, caresse mes cheveux . Je passe mes bras autour de son cou, entortillant une des mèches blondes autour de mon doigt, et frôle mon nez contre le sien . Pendant quelques secondes, nous restons ainsi, à nous regarder sans ne plus esquisser aucun geste . Enfin, il se penche vers moi et s'empare alors de mes lèvres .

*

Voila plus de deux heures que nous sommes arrivés à cette fête . Avec Andréas c'est devenu chaud, très chaud . J`avais envie de mordre chaque partie de son corps, de l`explorer tout entier et de le couvrir de baiser . Puis j'ai pensé à une critique que m'avait fait un ami, il y a bien longtemps . Comme quoi je n`accordais de l`importance qu`à l'apparence, et que je ne cherchais jamais à voir plus loin, au-delà . Cette vérité m'a éclaté au visage, et j'ai réalisé que si j'embrassais Andréas en cet instant même, ce n'était pas parce que je m'entendais bien avec lui ou autre, mais tout simplement parce que j`étais éblouie par son charisme, son style, son physique . Andréas remontait toujours plus haut le long de mes jambes, toujours plus bas, le long de mon cou, jusqu'à ma poitrine, jusqu'au niveau de mes cuisses . J`avais soif de lui, et lui soif de moi . Mais mon côté moral m'avait stoppé . Tandis que nous étions allongés sur le lit d`une des chambres, j'ai ouvert grands les yeux, et je me suis demandée ce que j'étais en train de faire . Deux jours plus tôt, j'étais à Paris, et me voila à présent en train de me faire peloter par un garçon dont j'ignorais l'existence la veille . Je me suis redressée, ai bredouillée une quelconque excuse et je suis sortis de la chambre en pressant le pas . Je me souviens avoir dévalé l`escalier, avec ce désir ardent de partir vite, courir, m'évader, de fuir cette réalité qui m'oppressait . Tout autour de moi, les tourbillons de la fumée opaque représentaient parfaitement le flou dans lequel j`étais . Andréas m'a rejoint, plus tard, et on a parlé pendant une heure ou plus, finissant son paquet de menthol, nous confiant des choses que l`on ne peut dire que lors d'une soirée . Plus tard, j`ai perdu de vue Andréas, j'ai croisé Tom dans le couloir qui vomissait -au moins ça n'arrive pas qu'à moi- et je n'ai vu aucune fois Bill . Je n`ai pas bu, donc je commence à me sentir lasse . __ Ainsi me voila, assise dans le jardin, la tête reposée sur mes bras . J`ignore pourquoi, mais je me sens mal, la nostalgie de chez moi peut-être, ou le regret de m'être laissée emporter ainsi..

-Tu veux qu'on parle? Ça se passe bien avec Andréas? Me demande une voix, soudainement .

Je lève mes yeux, et aperçois Bill, debout, face à moi . Je le dévisage, perplexe, et sonde son regard . Il le maintient durant quelques secondes .

- Oui super bien... Je réponds enfin avec effort, tentant d'ignorer mon mal de tête ..

Il garde le silence durant quelques secondes, puis me lance sur un ton de reproche:
-Andréas adore les aventures d'un soir, ça ne m'étonne jamais de le voir avec une fille dans les bras, et qu'il l'emmène au lit au bout de quelques heures.. Mais que toi tu fasses partie de ce genre de filles là, ça me déçoit vraiment...

Je sens une flèche se planter droit dans mon cœur, je lève mes yeux vers lui, sentant un sentiment de rage s`élever en moi .

-Ce genre de filles? C'est à dire?

Mes yeux lancent des éclairs, il hausse les épaules:
-Tu sais, une fille facile...

Il dit ça sur un tel ton, comme si c`était une évidence . Je me lève brusquement, et me place face à lui :
-En même temps, je ne t'ai pas demandé mon avis... Je profite de lui autant qu'il profite de moi, et tout le monde est content!

Il ricane .

-Sauf que pendant que tu te morfonds seule dehors, Andréas est dans les bras d'une autre fille, beaucoup plus belle que toi, soit dit-en passant .
-Tu es jalouse parce qu'on te fait concurrence? Je lui demande avec tout le mépris dont je suis capable et en insistant sur le "jalouse" . Pffff ! Tu peux penser ce que tu veux, je n`en ai rien à foutre ! Je profite de ma vie, à défaut de toi, qui finiras aigri et célibataire, en pleurant sur ton succès passé!

Je ne prends même pas le temps d`attendre sa réponse, je veux partir le plus vite possible de cet endroit dans lequel j`étouffe .__________ Loin de cette maison, loin d`Andréas, loin de Bill, et loin des jugements hâtifs .

Accoudée à la balustrade, je contemple le ciel et me perds dans sa profondeur. Les étoiles palpitent et m'émerveillent.. Je me sens à fleur de peau, et m'imprègne de cette odeur d'été.. Vous voyez? Moi j'appelle ça l'odeur de la liberté, j'adore ça. Cette odeur de terre brûlée, de rosée, de vie. Lorsqu`on sent que la nature tout entière se réveille. Mes pensées se bousculent en moi, je cherche d'une main tremblante mon paquet de cigarette dans ma poche. J`en allume une et savoure, regardant le crépitement des cendres, fermant les yeux . J`écoute avec ce sentiment de bien-être & de plénitude les chants des oiseaux, les cigales qui commencent à donner signe de vie. Le soleil fait lentement son apparition, chassant la nuit et ses étoiles.. et je l'observe admirative . Il est là devant moi, tout orange, perçant les nuages, si invincible, je me sens .. dérisoire, infiniment petite. Il est comme porteur de nouvelles promesses. Je perçois ce changement de vie qui s'annonce.
J'écrase ma cigarette sur le sol, et frissonne. Je ne cesse de songer. Trop de pensées. De suppositions, d'hypothèses. En ce nouveau jour, je frotte mes yeux, étonnée par mon absence de fatigue. Je n'ai pas réussis à dormir. Je me sens amorphe, comme anesthésiée, vide de toute sensation. Tel un pantin désarticulé. Mes yeux sont alimentés par la lueur du soleil, qui me donne espoir. Je m'allonge. Pourquoi, comment, je ne sais pas. Je m'allonge, c'est tout. Je ferme les yeux, et sens les rayons caresser ma peau.. La nature me berce. Je veux comprendre. J'oublis le paysage autour de moi. Dans ma tête je me remémore la scène... cette fameuse scène quelques heures plus tôt...

Je suis également allongée, mais cette fois ci confortablement, sur un lit moelleux . Quelqu'un est à ma droite. Je distingue une sorte de crinière . La forme devient progressivement moins floue est donne sur Bill . Il est en train de se confier & moi je l`écoute, attentive .


-J`ignore en fait si je suis plus qu`hétéro.. si je suis bisexuel- ou pas- . Comme je pourrai avoir toutes les filles que je veux -sans me vanter- ça ne m'incite pas à savoir si je suis attirée vraiment ou pas envers elles ou envers les hommes . En même temps, je ne suis pas attiré par eux non plus, mais je suis encore jeune . Donc pour l`instant je me dis que j`aime les filles, mais je ne peux nier cet autre côté en moi... Efféminé . Ça fait partie de moi . Je sais que c'est plus qu'une histoire de provocation ou de style, sans tout cela je ne serai pas Bill . Ça m`appartient, c`est un tout . Sans tout cela, je ne serai pas moi... Alors qui suis-je?

Il me lance un regard de ses yeux effarés et moi je l`observe, spectatrice impuissante de sa déchirure intérieure... Jamais, oh non grand jamais, je n'aurai pensé que Bill, Bill Kaulitz, menait un tel combat contre lui même.. Qu'il entreprenait à ce point cette quête de soi .

& je l`admire pour cela .

Il finit par lever la tête, et je me perds dans ses yeux . J'ai la tête qui tourne. Je me sens ailleurs.. comme dans un autre monde. Flotter telle une bulle. Lègere comme un oiseau. Nous nous fixons ainsi pendant quelques minutes, seuls nos soufflent rompent le silence. Je n'ose esquisser un mouvement . Je ne comprends pas ce qui m`arrive, pourquoi je suis dans cet état .

Il parler avec ses yeux .

Il caresse ma joue, je ferme mes paupières au contact de ses doigts. Immobile . ____ Je n`attends rien de lui, mais je suis bien ainsi, je pourrais rester durant des heures comme ça . J`ai peur de briser cette ambiance qui s'est installée dans la pièce .

-Bonne nuit, me chuchotte t`il dans l`oreille .

Ainsi me voila, au balcon, méditant sur ce que Bill m`a confié la veille . __Je réalise le poids de mon rôle & m`en sens prisonnière . J`aimerai pouvoir aider Bill, mais lui seul peut trouver les réponses à ses questions .
Il fait entièrement jour, je me lève enfin, et rentre dans la chambre. Bill dort toujours, son visage ressemble à un ange, quand je pense à toutes ces personnes, ces filles qui l'adulent sans vraiment le connaître. Je sais ce que je dois faire. Je prends mon ordinateur portable, et je tape "Tokio Hotel" sur Google. "Résultats 1 - 10 sur un total d'environ 2 850 000 pour tokio hotel (0,08 secondes) " m'affiche l'écran, ce qui me surprend. Je tombe sur un blog d'une fan, et il y en a beaucoup, qui parle d'une chanson, Rette Mich.. Je lis les paroles, elles sont magnifiques. Je veux savoir ce que ça donne avec sa voix, avec les autres qui jouent derrière. Je tape sur Youtube "Rette mich", et lance le clip. [Clique ;)]
Bill apparaît sur mon écran, il a les cheveux entièrement noirs, plus courts. J'entends la guitare de Tom. Gros plan sur Bill, son regard. Magnifique je dois l'avouer.

Zum ersten mal alleine in unserem versteck-
Pour la première fois seul dans notre cachette

Bill se penche d'avant en arrière, je reconnais qu'il a la classe, qu'il dégage vraiment quelque chose de particulier..

Ich seh noch unsere namen an der wand und wisch' sie wieder weg
-Je distingue encore nos noms sur le mur et les efface d'un revers de main.
Ich wollt' dir alles anvertrauen
Je voulais tout t'expliquer
Warum bist du abgehauen?
Pourquoi t'es-tu sauvée ?
Komm zurück - nimm mich mit
Reviens - emmène-moi avec toi

Le refrain retentit, je lis la souffrance sur le visage de Bill, lui aussi c'est faire semblant à ce que je vois.


Komm und rette mich - ich verbrenne innerlich
Viens et sauve-moi - ça brûle au fond de moi
Komm und rette mich - ich schaff's nicht ohne dich
Viens et sauve-moi – sans toi je n'y arrive pas
Komm und rette mich - rette mich
Viens et sauve-moi - sauve-moi - sauve-moi

La batterie de Gustav retentit signalant le deuxième couplet. Bill porte un long manteau noir, ah il est moche ça fait genre Matrix, et Tom est à sa gauche, Gustav au fond, et Georg à droite.


Unsere träume waren gelogen und keine träne echt
Nos rêves étaient des mensonges et chaque larme factice

Sag dass das nicht wahr ist - sag es mir jetzt
Dis-moi que ce n'e.st pas vrai - dis-le moi maintenant

Vielleicht hörst du irgendwo
Peut-être entends-tu quelque part

Mein s.o.s im radio
Mon S.O.S lancé à la radio...

Hörst du mich - hörst du mich nich'
M'entends-tu – oui ou non ?

De nouveau le refrain, gros plan sur Bill également.. *Raaahh* Il rampe par terre, Ich seh' noch unsere namen und wisch' sie wieder weg - Je distingue encore nos noms sur le mur et les efface d'un revers de main, s'accroche de façon désespérée à tout ce qu'il trouve sur le sol.. Sur les murs est inscrit "Rette mich" ... Unsre träume war'n gelogen und keine träne echt - Nos rêves étaient des mensonges et aucune larme n'était sincère... De l'eau coule d'un robinet symbolisant la peine, les larmes... Bill se tient à une chaise mais finit par lâcher prise..
Le refrain retentit encore une fois, le groupe joue, puis chaque membre fait mine de tomber.. Dich und mich... La chanson se finit sur la guitare et donne sur l'ensemble du groupe.